Biodiv'Port-Cros

Présentation de l’Atlas

De 1963, date de sa création, jusqu’en 2012, le Parc national de Port-Cros avait pour emprise géographique l'île de Port-Cros (690 ha) et sa zone marine (1 306 ha). L’établissement public assurait, par ailleurs, la gestion des terrains appartenant à l’État sur l’île de Porquerolles, et était mobilisé à divers titres sur le territoire continental situé au droit des îles (terrains du Conservatoire du littoral entre autres). Il animait également la Partie française du Sanctuaire Pelagos pour les mammifères marins en Méditerranée.
Après 2012, toutes ces missions perdurent, mais le territoire de compétence du Parc national s’est vu largement étendu avec deux cœurs terrestres (les îles de Port-Cros et Porquerolles) et deux cœurs marins autour des deux îles, une aire optimale d’adhésion comprenant une partie du territoire des 11 communes du littoral allant de la Garde à Ramatuelle, ainsi qu’une zone maritime nommée Aire Maritime Adjacente (aux cœurs) de presque 120 km².
De fait, les connaissances du Parc national historiquement focalisée sur les deux îles de Porquerolles et de Port-Cros et sur quelques parties continentales se doivent d’être complétées. Ainsi l’outil de collecte de données naturalistes qu’est Géonature (outil métier interne) et son extension qu’est l’atlas numérique permettent de saisir, de traiter et de mettre à disposition les données recueillies par les agents du Parc national de Port-Cros et du Conservatoire Botanique National Méditerranéen dans le cadre de leurs missions. La collecte de données naturalistes permet de mieux appréhender les milieux mais apporte aussi des arguments au Parc national pour mettre en place des mesures de protection ou de réglementation dans le but de faire profiter à tous de cette diversité tout en la préservant (ce qui est la mission originelle d’un Parc national).

Cet atlas n’est pas une représentation exhaustive des espèces présentent sur notre territoire, ni en termes d’espèces , ni en termes de nombre d’individus. Il affichera ce qui a été vu, étudié ou recherché et évidemment certains taxons ne seront pas représentés ou que partiellement. Mais il permet de présenter la biodiversité de notre territoire et de partager les observations de terrain des agents, afin de porter à votre connaissance la richesse de notre territoire.
Pour suivre l’évolution des différentes populations d’espèces, pour en inventorier de nouvelles, ou rechercher des espèces qui ne sont plus observées depuis des années, le Parc national met en place des suivis avec des protocoles très stricts, propose un cadre pour des études scientifiques ou des programmes d’inventaires (programme Stoechas par exemple). Ces actions sont menées par les agents du Parc national ou par des scientifiques selon les taxons ciblés et la complexité des méthodes et/ou des objectifs. A cela s’ajoute le fait que les prospections naturalistes en milieu marin implique une forte technicité et des contraintes supplémentaires (météo, matériel spécifique, sécurité). Mais quelle que soit la thématique, le groupe taxonomique suivi, la méthode choisie ou les objectifs à atteindre, les résultats se retrouveront inévitablement sur l’outil de synthèse naturaliste qu’est Géonature (outil métier interne à l’établissement) puis seront partagés via cet atlas pour porter les connaissances du Parc national vers le plus grand nombre.


Les différents groupes taxonomiques


Biodiv'Port-Cros

La faune

Le milieu insulaire et littoral méditerranéen donne parfois à la faune terrestre un caractère original. Ainsi sont présentes, dans l’archipel des îles d’Or, des espèces uniques, dites endémiques car retrouvées exclusivement sur ces territoires. Ces espèces endémiques vont pouvoir y trouver abri et nourriture en quantité suffisante et seront relativement à l’abri des prédateurs , c’est le cas du phyllodactyle d’Europe (lien vers fiche) ou du discoglosse sarde (lien vers fiche). Leurs populations sont très faibles et dépendent souvent de conditions très fragiles, elles sont attentivement suivies par le Parc national.
La faune marine, tant mobile (poissons, mammifères, reptiles, céphalopodes...) que fixée (mollusques, cnidaires...) est très riche, notamment grâce à la variété des milieux marins (herbiers de posidonie, coralligène, petits fonds rocheux, fonds sableux…) et grâce aux efforts de protection et de gestion du Parc national. Sur le reste du territoire en Aire maritime Adjacente la connaissance naturaliste du Parc national est moins complète, il y aura donc des efforts de prospection à effectuer sur cette partie du territoire. A cela s’ajoute le suivi des mammifères marins, et des autres espèces présentent dans le Sanctuaire Pelagos.

Pour en savoir plus : site institutionnel page sur la faune


Biodiv'Port-Cros

La flore

La flore terrestre méditerranéenne est une des plus riches en termes de diversité. Elle comprend de nombreuses plantes rares et protégées, pour certaines endémiques, mais également des espèces exotiques envahissantes à l'image des griffes de sorcière Dans les grandes familles végétales qui peuplent le littoral, on retrouve en grand nombre la flore vasculaire, mais également des algues, des lichens, des champignons (Voir Fonge) et des bryophytes (dont les mousses).
Très riche également, la flore sous-marine se compose d’algues colorées dont les formes et l’aspect peuvent fortement varier ainsi que des plantes à fleurs, à l’image de la posidonie qui forme de vastes prairies sous-marines appelées herbiers, milieu marin riche et essentiel en Méditerranée.
En lien avec le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles (CBNMed), la base d'information SILENE (Système d'Information et de Localisation des Espèces Natives et Envahissantes) est alimentée par les relevés des agents et des botanistes. Cet outil de diffusion des données sur la flore présente sur l’ensemble de la zone méditerranéenne métropolitaine a pour objectif de permettre l’accès à l’information facilitée pour tous. Le Conservatoire botanique national méditerranéen a aussi mis en place tout un programme de conservation « ex situ » qui permet la sauvegarde des espèces en dehors de leur milieu naturel. Elle prend notamment la forme d'une banque de graines et de collections vivantes. Une banque de semences a ainsi pu être constituée à Porquerolles dans les locaux du parc national et elle compte à ce jour plus de 1800 taxons.
De même, sur l’île de Porquerolles, des collections de variétés patrimoniales sont plantées et peuvent se visiter, elles sont un vaste réservoir de gènes et un test grandeur nature sur le changement climatique.

Pour en savoir plus : site institutionnel page sur la flore


Biodiv'Port-Cros

La fonge

Souvent assimilée par méconnaissance à la flore, la fonge (pour résumer, les champignons) est le moins connu des groupes taxonomiques. Il est pourtant très diversifié et compte des espèces surprenantes. Il est, de plus, essentiel au bon état des milieux (sa présence est souvent l’indicateur d’un bon état biologique).
C’est un groupe encore mal étudié sur notre territoire, bien que le Parc national, au travers de diverses études et du programme d’inventaires Stoechas, commence à combler cette lacune.

Pour en savoir plus : site institutionnel page sur la fonge

Cas particuliers des espèces envahissantes

Des espèces animales ou végétales, terrestres ou marines, introduites naturellement ou accidentellement sont également présentes sur le territoire.
La prolifération de certaines espèces terrestres, due notamment à l’absence de prédateurs naturels, est également problématique. Ces espèces sont donc suivies et sont inventoriées sur des sites spécifiques, notamment pour la flore. Ceci permet de suivre leurs progressions et de planifier des interventions pour leur limitation en milieu naturel.

Pour en savoir plus : le site invmed

Une stratégie scientifique, pourquoi faire?

La stratégie scientifique s’inscrit dans un environnement institutionnel jalonné par plusieurs politiques publiques de niveaux européen, national et régional, qui infléchissent et orientent une dynamique scientifique marquée par l’implication forte des scientifiques depuis la création du Parc national de Port-Cros.
Tracer une ou plusieurs trajectoires scientifiques possibles jusqu’en 2032 paraît aujourd’hui essentiel pour l’Établissement, historiquement deuxième Parc national marin en Europe et premier en France, qui dispose de points forts scientifiques à maintenir, ou d’axes de recherche à initier ou à renforcer nécessitant une assise scientifique plus marquée pour la gestion des territoires dont il a la responsabilité ou sur lesquels il est partenaire. Quelles perspectives scientifiques veut-on donner à l’Établissement, tant sur les domaines maritime que terrestre, sur les différentes zones d’influence ou d’intervention ? La stratégie scientifique tente d’en définir les contours. Pour cela elle tient compte de plusieurs enjeux dont le changement global et l’accompagnement à ce changement. Elle cherche également à définir un modèle éthique permettant d’orienter les décisions de l’établissement. Elle réaffirme le respect du vivant et explore les relations possibles entre les humains et les autres espèces avec qui nous partageons un environnement commun. La stratégie définit aussi des objectifs à atteindre d’ici 2032 et une déclinaison opérationnelle. Elle aborde les problèmes énergétiques, des ressources, des feux de forêt, des impacts des activités humaines, de la fréquentation…
La stratégie scientifique du Parc national est donc un document cadre, un outil de référence qui doit permettre d’orienter les décisions et les choix scientifiques effectués par l’établissement d’ici à 2032.
Les documents de la stratégie scientifique

La diffusion des connaissances

Au final, la connaissance acquise au travers des divers suivis, études et programmes se décline en publications des données sur diverses plateformes Internet, des publications scientifiques (scientific reports : consultation en ligne), des panneaux d’information sur le territoire, des affiches pour les rencontres ou les forums et de la documentation de vulgarisation adaptée au grand public.
Bref, synthétiser en quelques lignes les missions de connaissances et de porter à connaissance d’un Parc national ou une stratégie scientifique riche d’idées et de principes n’est pas chose aisée, nous vous invitons donc à prendre connaissance des publications diverses et variées qui vous sont proposées, et vous souhaitons une bonne consultation !